Cliniques en crise
"On ne peut pas travailler sereinement"
Cette mesure a été retoquée par le président François Hollande à son arrivée au pouvoir. "La convergence tarifaire impliquait d’appliquer le tarif le plus bas, soit dans 95% des cas les nôtres, ce qui aurait généré une perte de chiffre d’affaires pour le secteur public, poursuit Lamine Gharbi. L’hôpital public et son lobby sont montés au créneau, une action qui s’est avérée efficace pour eux. Nous sommes donc en difficulté de sous-tarification certaine."
De son côté, la FHF estime, sans surprise, que les tarifs "ne peuvent en aucun cas être les mêmes, car nous n’avons pas les mêmes missions, nous ne faisons pas les mêmes actes, et surtout nous n’avons pas le même public, affirme Gérard Vincent. Nous recevons beaucoup de personnes en difficulté, des cas sociaux mais aussi des personnes âgées. Les prendre en charge coûte plus cher, car elles sont hospitalisées plus longtemps". Un argument démonté par la FHP, qui revendique les prendre aussi en charge, sur ses 8 millions de patients reçus.
"On est au bout des économies possibles"
Dans le secteur MCO, la progression des tarifs depuis 2005 est évaluée à 1,17% alors que sur la même période l’inflation a été de 11,82%. "Il n’existe aucun secteur qui puisse survivre à cela, estime Lamine Gharbi. Nous n’avons plus d’économie possible." La masse salariale constitue la charge principale, mais "elle ne peut pas servir de variable d’ajustement, car nous avons des normes sanitaires à respecter, souligne-t-il. Depuis quatre ans, il n’y a pas eu de revalorisation salariale. On est au bout des économies possibles, on ne peut plus travailler de manière sereine et apaisante".
Une démonstration démontée par la FHF qui, elle aussi, sort des chiffres et considère que les cliniques sont financièrement gâtées. "En 2013, le gouvernement a effectué une baisse des tarifs de 0,8 % pour le public et de 0,02% pour le privé, note Gérard Vincent. La Sécurité sociale a également annoncé que la dépense hospitalière privée a progressé de 2,9 %, alors que cette hausse est de 2,1% pour les hôpitaux publics. Nous réalisons plus de séjours et, pourtant, les cliniques ont un meilleur chiffre d’affaires que nous, car leurs tarifs sont plus élevés."
Les difficultés du secteur privé sont "inhérentes aux actions gouvernementales", poursuit Jean-Loup Durousset, président de la FHP. "Notre grande détresse est l’insuffisance tarifaire accentuée par la position dogmatique du ministère et des agences régionales de santé (ARS) qui, lorsque les établissements publics sont en difficulté,..
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