Facturation des parkings au quart d heure
Stop au dérapage des prix!
Alors que la facturation au quart d’heure des parkings, adoptée dans la Loi Hamon, entre officiellement en vigueur le 1er juillet prochain, l’UFC-Que Choisir, artisane de cette mesure, tire la sonnette d’alarme. Sur la base d’une enquête accablante réalisée auprès de 600 parkings, l’association en appelle aux collectivités locales, pour qu’elles ne se rendent pas complices d’une inflation injustifiée économiquement.
En comparant, pour 588 parkings dans 183 villes de France métropolitaine(1) , les tarifs de juin 2015 avec les tarifs pratiqués en septembre 2013, juste avant l’adoption de la réforme, l’association met aujourd’hui en lumière l’inacceptable dérapage des prix des parcs de stationnement.
Une hausse de 7,4 % pour le tarif horaire
Le prix moyen d’une heure de stationnement, toutes tranches de tarification confondues, est passé de 1,90 € en 2013 à 2,04 € en 2015, soit une augmentation de 7,4 %, sans aucun rapport avec l’inflation de 0,8 % sur la période. L’approche de l’entrée en vigueur du prix au quart d’heure a été l’occasion, pour les exploitants de parkings, d’une inflation artificielle. Ainsi, ceux qui tarifient encore sur des paliers d’une heure ont augmenté leurs prix de 6,8%, sans la moindre justification économique.
Jusqu’à 25% de hausse après le passage au quart d’heure
Ce dérapage tarifaire se constate plus particulièrement pour les 17 % de parkings enquêtés qui sont déjà passés à la facturation au quart d’heure. Ceux-ci ont augmenté leur prix à l’heure de 17,9% en moyenne, et même de 25,4% pour les parkings qui étaient auparavant gérés avec une facturation à l’heure ! Cette hausse exponentielle est d’autant plus choquante que, d’après nos reconstitutions de coûts, une hausse de 5,4% en moyenne est suffisante pour maintenir inchangé le chiffre d’affaires des parkings, du fait de la hausse de fréquentation engendrée par la plus grande rotation des véhicules.
Exploitants et villes, pas tous au même niveau
Dans le détail, force est de constater que les exploitants ne se comportent pas à l’identique devant les hausses, les champions de l’inflation étant Effia (+ 15% en 21 mois), Autocité (+ 9%) et Vinci (+ 7%). De même, si la plupart des hausses se sont faites avec l’accord des collectivités, certaines ont néanmoins manifesté une volonté de maîtriser le coût du stationnement dans leur commune.
Alors que les prix des parkings se sont envolés de 14% et 19% à Lyon et Bordeaux, ils n’ont pas augmenté à Grenoble et Nancy.
Faut-il rappeler que la volonté du législateur est que cette facturation au quart d’heure ait une double vertu: économique et écologique ? Elle doit permettre une économie individuelle pour les consommateurs, par une tarification au plus proche de leur consommation réelle, et une plus grande rotation des véhicules, permettant une amélioration de la fluidité du stationnement comme de la circulation en voirie (jusqu’à 10% des véhicules en centre-ville circulent à la recherche d’une place de stationnement).
Décidée à ce que les consommateurs ne passent pas un sale quart d’heure avec cette nouvelle tarification, l’UFC – Que Choisir, forte de ces constats préoccupants, appelle les collectivités locales à s’opposer à ce que sa mise en œuvre par les gestionnaires de parkings ne conduise à une spoliation des consommateurs, et ainsi garantir que les vertus écologiques et économiques de la loi ne seront pas dévoyées.