Jeux sur smartphone
Le gratuit peut coûter cher
Méfiez-vous de certains jeux présentés comme « gratuits », surtout si vous laissez votre téléphone dans les mains de vos enfants. Avec l’achat d’options ou d’accessoires, la facture peut vite grimper.
Comme beaucoup de parents, il arrive à Bilguissa de laisser son fils de 6 ans jouer sur son téléphone portable. Mais la dernière fois qu’elle lui a confié son smartphone pour jouer à Minion rush, un jeu issu du dessin animé Moi, moche et méchant, cette mère de famille a eu une drôle de surprise. Pendant qu’il jouait, son fils a en effet procédé à ce qu’on appelle des achats « in-app », des mini-transactions à l’intérieur du jeu qui permettent d’acquérir des accessoires supplémentaires ou des éléments pour progresser plus vite dans le jeu. Après avoir acheté une première option à 1,99 € puis une deuxième à 4,99 €, le fils de Bilguissa a terminé sa commande en beauté en achetant 9 fois la même option à 19,99 €, pour un total qui dépasse les 200 €.
« À l’époque, mon fils ne savait même pas lire, se désole-t-elle. Il a cliqué plusieurs fois sur OK sans avoir conscience de ce qu’il faisait. Je me suis aperçue du problème quand j’ai découvert la dizaine de SMS de confirmation. J’ai appelé aussitôt SFR, mais ils n’ont rien voulu savoir ». Bilguissa reconnaît qu’elle aurait dû être plus méfiante. « D’ordinaire, je mets le téléphone en mode Avion pour éviter qu’il ne se connecte par mégarde, mais cette fois, j’ai oublié ». Pour autant, elle s’étonne à juste titre de la facilité déconcertante avec laquelle de tels achats peuvent être effectués. Aucun identifiant ni aucun mot de passe ne lui a été demandé. Et surtout, personne n’a cru bon de chercher à savoir si elle voulait réellement procéder à de tels achats. « Le fait d’acheter 9 fois la même option en l’espace de 5 minutes aurait tout de même pu les alerter ».
Chez Gameloft, l’éditeur du jeu, on se retranche derrière les messages d’alerte qui apparaissent à l’écran lors de l’installation du jeu et au moment des achats. Mais encore faut-il savoir lire… L’éditeur conseille par ailleurs, dans ce genre de situation, de se retourner vers la plate-forme qui a distribué le jeu (le plus souvent Apple ou Google, selon la boutique d’applications utilisée). Il est aussi possible de modifier les réglages de son smartphone pour éviter que ce genre de mésaventure ne se produise. Quant à SFR, il assure avoir mis en place récemment des systèmes d’alerte et de blocage qui devraient éviter que ce genre de situation ne se reproduise. L’opérateur a par ailleurs accepté de procéder au remboursement de la plus grosse partie de la dette de Bilguissa suite à l’intervention de Que Choisir.